On pourrait croire qu’une politique dite « de gauche » assurerait une bonne couverture sociale aux citoyens. Ce n’est pourtant pas vraiment le paradis de la sécu ici.
Aujourd’hui, le régime de base de la sécurité sociale est défini par une loi sur l’assurance sociale du 1er juillet 2011, et repose sur cinq piliers : l’assurance vieillesse, l’assurance chômage, l’assurance santé, l’assurance contre les accidents du travail et l’assurance maternité.
Les assurances chômage et accidents du travail et maternité ne concernent que les travailleurs urbains même si des tentatives d’étendre cela aux autres travailleurs, notamment via des cotisations à des « agences d’assurance locales ».
L’assurance vieillesse (ou pension)
Et oui, vous allez rêvez : âge de la pension pour les femmes 55 ans, pour les hommes 60 ans (et 5 ans de moins pour un travail pénible ou dangereux). Mais, on ne touche que 40% à 60% du salaire moyen de la dernière année si 35 ans de cotisation minimum… Plus, en 139 versements mensuels le montant de ce qui a été cotisé. Donc ça peut vite descendre d’où, dans les zones urbaines, de plus en plus d’assurance pension complémentaire.
Le système n’est plus tenable avec la baisse démographique mais l’État hésite à forcer la main (l’exemple français fait-il peur ?).
La retraite (obligatoire) à 55 ans pour les femmes est un frein essentiel à une mixité des hauts postes dans les entreprises et au niveau de l’administration.
Chômage
L’assurance chômage ne couvre actuellement que les entreprises urbaines. Elle dure un maximum de 24 mois pour 10 ans minimum d’affiliation. Il faut un minimum d’un an d’affiliation pour y avoir droit (ce qui est une catastrophe pour les 10 à 12 millions d’étudiants qui sont diplômés chaque année comme nous l’avons déjà souligné). Chez les jeunes, malgré des pénuries de main d’œuvre dans certains domaines, les chiffres officiels parlent de plus de 21% de chômage (un peu plus de 4% sur l’ensemble de la population active).
Le chômage varie de 120 à 150% de l’aide sociale (qui s’élève à 1140 CNY soit moins de 150 EUR/mois).
Assurance maladie
L’assurance maladie se présente essentiellement sous forme de prestations (pas de remboursement), un panier de 41 prestations gratuites dans un hôpital public. Ici encore une distinction entre population urbaine qui a facilement accès à un hôpital public et population rurale, beaucoup plus démunie. Le service de santé de première ligne est quasi-inexistant ici. Seul 6 % des médecins sont des généralistes contre 94 % de spécialistes. Donc le passage par un hôpital est quasi obligatoire.
Prix des consultations dans le secteur public :
- consultation d’un généraliste à l’hôpital public : 50 CNY (moins de 1 EUR) dans un service classique et 300 CNY dans un service à l’occidentale (dit VIP),
- en cas d’hospitalisation, le tarif varie en fonction du type de chambre de 180 à 1 500 CNY (20 à 200 EUR).
Prix des consultations dans le secteur privé :
- consultation avec un médecin généraliste : entre 300 et 1 200 CNY, en fonction de l’urgence et de la condition du patient,
- consultation chez un spécialiste : entre 600 et 2 100 CNY,
- nuitée d’hospitalisation : environ 5 500 CNY dans une chambre individuelle,
- soins dentaires : entre 260 et 460 CNY pour une consultation, entre 6 300 et 7 200 CNY pour la pose d’une couronne.
Dans les pharmacies, il est généralement demandé si le patient préfère prendre un médicament traditionnel ou un médicament de médecine moderne. La médecine traditionnelle est fortement promue.
Suivant son lieu de résidence, ainsi que le type et la gravité de la pathologie, le patient a un reste à charge pouvant atteindre 40 % du coût total.
Maternité
De base, le congé de maternité est de 14 semaines dont 2 avant l’accouchement. Le congé de paternité de 14 jours est obligatoire.
Une employée a droit à une heure par jour pendant les heures de travail pour l’allaitement au cours d’une période d’allaitement d’une durée d’un an à compter de la naissance.
Depuis mai 2021, une politique d’aide et de mesures de soutien a été mise en place pour les couples ayant 3 enfants. Cette mesure comprend des déductions fiscales, des aides ainsi qu’une optimisation de la politique des congés pour garde d’enfant.
Avant la privatisation des entreprises (année 80), chaque unité de production avait un crèche (et une cantine) mais depuis, celles-ci se sont également privatisées (et les cantines sont devenues des restaurant d’entreprise) d’où un important problème de garde des enfants et donc des freins à avoir un deuxième voire un troisième enfant.